
Caractéristiques
et développement des chancelleries de l'empire Byzantin.
Les
souverains, afin de publier édits et directives, ont développé
des administrations ou des chancelleries chargées d'émettre
tous les documents officiels. La chancellerie impériale romaine,
appelée l'Office des Lettres (ab epistulis), était
divisée en deux départements, Grec et Latin. Au Ve siècle,
quatre offices des lettres existaient. Tous étaient sous le
contrôle du magister officiorum (" maître
des offices ") : le scrinium epistolarum (" office
des lettres ") chargé des questions administratives, légales
et de politique étrangère ; le scrinium libellorum
(" office des requêtes ") chargé des requêtes
et des investigations ; le scrinium memoriae ("
office des mémorandums ") chargé d'édicter
les décrets impériaux les moins importants ; et le scrinium
dispositionum chargé des tractations avec l'administration.
Depuis le IVe siècle, un groupe (schola) de notaires
a évolué jusqu'à devenir les serviteurs personnels
de l'empereur comme secrétaires. Deux siècles plus tard,
le rôle de secrétaire spécial confidentiel (a
secretis) apparaissait. Dans l'empire byzantin, au VIIIe et IXe
siècles, le scrinium epistolarum et le scrinium libellorum
ont évolué afin de former un nouveau département
sous le koiaistor (un grand palais officiel), alors que tous
les secrétaires étaient mis sous la direction de l'office
du protoasekretis (responsable des secrétaires). Un
fonctionnaire, appelé mystikos, aidait l'empereur à
rédiger sa correspondance secrète. Lors de la préparation
des édits et autres lois, le koiaistor, après
consultation de l'empereur, réalisait une première version
de l'acte, les notaires en réalisaient une version officielle.
Ensuite, après vérification de son exactitude, l'acte
était validé. A partir du IXe siècle, d'autres
hautes courts officielles participeront à la validation des
chartes byzantines.
Les documents gouvernementaux importants de la fin de la période
romaine et du début de la période byzantine de l'empire,
comprenaient les lois, les édits, les décrets (décisions
impériales concernant les lois civiles et pénales) et
les rescrits (les réponses de l'empereur suite à des
investigations à propos de corps administratifs ou corporatifs,
ou bien de personnes privées). Sous l'ère byzantine,
les documents concernant les affaires journalières étaient
réunis par thèmes regroupant les affaires étrangères,
les privilèges et l'administration. Les lettres étrangères
incluaient la correspondance avec d'autres souverains, les traités
(ils étaient vus non pas comme des accords entre égaux
mais comme des privilèges accordés par l'empereur) et
des lettres accréditant les ambassadeurs impériaux.
La plus solennelle et splendide forme de privilège était
la chrysobullos logos, ainsi nommée car le terme logos,
définissant le mot solennel d'empereur, apparaissait trois
fois dans l'acte, et était inscrit à l'encre rouge.
Il était écrit dans le style de la chancellerie, embelli
avec soin, et était réservé aux documents personnels
de l'empereur. Le texte était traditionnellement scindé
en parties, comprenant : l'invocatio, l'intitulatio,
l'inscriptio, la narratio, la dispositio, la
sanctio, la date et la subscriptio. Il était
scellé par une bulle d'or.
Du XIIe à la moitié du XIVe siècle, une forme
simplifiée, la chrysobullon sigillion, était
utilisée pour les privilèges de moindre importance.
Elle n'était pas signée de l'empereur lui-même.
Mais elle était validée par l'insertion, par l'empereur,
de la menologena à l'encre rouge (comprenant le mois
et les charges). Elle aussi était scellée avec une bulle
d'or. Les documents administratifs de la chancellerie impériale
byzantine incluaient la prostagma, ou horismos, un document
court et simple connu depuis le début du XIIIe siècle.
S'il était adressé à une seule personne, le document
commençait par une adresse courte, mais, dans la plupart des
cas, ils commençaient immédiatement avec la narratio,
suivi de la dispositio. L'empereur remplaçait sa signature
par la menologema. A la différence des privilèges,
ces documents n'étaient pas roulés mais pliés.
Il étaient clos par un sceau de cire où figurait l'empreinte
du cachet de l'anneau impérial.
En plus de ceux qui émanaient des offices impériaux,
d'autres types de documents étaient pris dans l'empire byzantin.
Il s'agit de ceux pris par les despotes et les fonctionnaires impériaux,
et dans la sphère ecclésiastique, par les patriarches
et les prêtres. Il y avait aussi des documents privés.
Les documents réalisés par les despotes étaient
scellés par un sceau d'argent, montrant leur statut intermédiaire
entre les documents impériaux scellés par une bulle
d'or, et les documents émanant des fonctionnaires impériaux
scellés par une bulle de plomb. Les documents réalisés
par les fonctionnaires impériaux étaient les plus simples.
Ils étaient dénués de formules protocolaires,
et la signature personnelle du fonctionnaire responsable était
réalisée à l'encre noire. La date était
comprise dans la menologema. Les documents des patriarches
byzantins étaient dans bien des aspects similaires à
ceux d'origine impériale et soulignaient ainsi l'importance
du statut du patriarche de Constantinople. Cependant, ils étaient
scellés par une bulle de plomb. Les documents byzantins privés
étaient le plus souvent exclusivement des actes notariés.
On les reconnaissait immédiatement à la croix figurant
en haut des documents. Utilisée à la place de la signature,
la croix était la marque de l'expéditeur et contenait
son nom et ses fonctions officielles dans l'un de ses angles. Le document
était également signé par des témoins,
à moins que la croix précédent leurs noms soit
autographiée. Ensuite venait la signature du notaire. Les documents
n'étaient généralement pas scellés.
